vendredi 29 janvier 2010

De la beauté sous le toit du Monde

Il y a de ces personnes qui entrent dans votre vie et qui sont là pour rester. On se demande où pouvaient-ils bien être avant, puisqu'on a déjà l'impression de se connaître dès les premières rencontres. Le hasard, qui n'existe pas, nous met sur la même route, le jour où cela doit se produire. Et le jour où ma cour arrière ressemblait à un bombardement de Bagdad, j'avais besoin de toute urgence d'entrepreneurs en aménagement paysager. J'ai défriché les pages jaunes et découvert Les jardins Phénix.

Richard et Benoît, copropriétaires, élaborent des jardins dignes de ce nom, plus vivants que nature. Du sacré. Du divin.


D'un terrain argileux ou sablonneux, ravagé ou époustouflé, ils sèmeront et planteront un espace où il fait bon vivre. Chaque jour, grâce à leur talent, nous verrons s'épanouir notre environnement en s'appropriant un peu plus cette magie.

Mais il y a encore plus précieux que cela. Avec eux, le rêve est toujours possible. La vie est gagnante. Ils croient en vous et vos aspirations plus que vous-mêmes. Et ça, c'est céleste.

Mes amis, vous mettez de la beauté sous le toit du Monde.
Et je suis  privilégiée que vous fassiez partie de ma vie.

Benoît, en ce jour d'anniversaire, la nature semble déchaînée. Les bourrasques de vent sont là pour démontrer la force de tes idées, de tes aspirations, de ta foi. Le froid te chuchote à l'oreille que ton coeur est si rempli d'amour qu'il viendrait à bout de n'importe quelle météo. Au fait, quelle idée t'as pris de venir au monde un 29 janvier, toi qui aime la chaleur?
Bien sûr, tu iras à Bora Bora.


Regarde, les fleurs t'attendent déjà...

Bonne fête, Benoît!

jeudi 28 janvier 2010

Mon coffre à outils (1 ère partie)

Ce n'est pas toujours facile de garder le cap, le moral, la forme. On peut bien répéter mille fois, Oui je peux, comme nous l'explique Louise Hay, mais certains matins sont paresseux. Pour les matins grincheux, j'ai concocté un coffre à outil qui permet de choisir ce qui convient, selon la réparation, le dégât, les débris à restaurer. Ces outils sont précieux tout au long de l'année, mais certains sont essentiels en janvier, lorsqu'on devient somnabule dans la pénombre.


La luminothérapie est d'un grand secours pour nous éviter de se transformer en ours et son syndrome d'hibernation . C'est simple, et l'investissement vaut son pesant d'or. Il suffit de lire, écrire ou prendre son café -ou ne rien faire- sous la lampe pendant trente minutes le matin, idéalement pendant la première heure du réveil. Plusieurs personnes constatent une différence après une semaine ou deux. La plus jolie lampe, selon moi, est la PERS3, de NatureBright. Elle contient 10000 lux,  est recommandée par les spécialistes et est disponible en pharmacie. Il existe aussi des simulateurs d'aube qui permettent un réveil en douceur et améliore le niveau d'énergie, selon les utilisateurs.

Il y a aussi les vertus du thé. On a pas fini d'en parler. De plus en plus de recherches démontrent les bienfaits du thé. Riche en polyphénols, c'est un tonique physique et mental de première classe. Il a des vertus anti-oxydantes supérieures à celles des vitamines E et C. Le thé vert est riche en vitamines et minéraux, et pourrait prévenir le cancer, contenant un enzyme empêchant la production de métastases. Prendre un bon thé, c'est aussi une façon de renforcir son système immunitaire. C'est non seulement un geste santé, c'est un réel plaisir de la vie. À découvrir, toutes les variétés en feuilles, à sniffer et se procurer chez un marchand de thé.


Un autre outil très intéressant est  la confection d'un tableau de rêves. J'adore débuter l'année par cette activité. On a besoin de magazines, journaux, revues, et d'un grand carton blanc (environ 28 " X 22") disponible dans les papeteries ou ... les magasins à 1$. Réserver au moins une heure dans l'agenda. Il s'agit de découper des images, photos, mots qui  inspirent. Une fois la banque d'images choisie, on prend le temps de déterminer quelles sont les aspirations, les projets, les objets ou états d'âme souhaités. Tout est permis. Les images sélectionnées sont une représentation personnelle de nos rêves. Par exemple, la femme souriante qui m'inspire la sérénité, pourrait être choisie par une autre personne pour une autre raison. C'est symbolique. Lorsque nos images ont été placées et collées sur le carton, la fantaisie est de mise. On ajoute les couleurs, textes, décorations selon notre goût.  Cette affiche -avec ses affirmations- sera notre carte aux trésors pour l'année, et , placée à un endroit stratégique, nous rappellera nos priorités. C'est un outil puissant. Vous pouvez aussi faire la même chose dans un cahier à feuilles blanches de format lettre.

Une découverte importante vers une vie riche de sens a été l'écriture quotidienne, dans un cahier, carnet ou journal intime. Ce document top secret n'est pas un exercice littéraire. Il est personnel, intime, et permet de faire le suivi de nos projets, en facilitant l'émergence de solutions. Julia Cameron en fait l'éloge dans son livre L'art pratique de la créativité.

Développer l'art de la méditation peut aussi changer notre vie. Non, on ne lévite pas, ni ne quitte le pays pour s'installer dans un monastère (de toute façon, même si c'est tentant, les femmes ne sont pas admises). Prendre quelques minutes par jour pour méditer a un réel effet bénéfique sur la santé. Selon la dernière étude internationale, après huit semaines, les apprentis méditants ayant consacré vingt minutes quotidiennement à la méditation, ont vu leurs symptômes d'hypertension, de dépression ou de douleurs diminuer de façon très significative. Le moine bouddhiste Matthieu Ricard nous initie à cet outil dans son livre L'art de la méditation et les résultats de cette recherche seront publiés sous peu. Après quelques temps de pratique, on est accro, et on consate la différence. Le site Web http://www.passeportsante.net/ offre des balados de détente et de méditation guidée. Merveilleux.

Et pour clore l'élaboration de la première partie de ce coffre à outils, il ne faudrait pas négliger le poids des mots et de nos relations. Dans une entrevue avec l'écrivain Marc Lévy, il raconte le moment charnière qui a littéralement changé sa vie:
"À tous ceux qui disent que ce n'est pas possible, vous ne m'intéressez pas. Ici, c'est possible. Essayons!"
Une phrase à transcrire et afficher un peu partout, à se répéter lorsque quelqu'un doute de nos rêves.

À lire:

  • L'art pratique de la créativité, de Julia Cameron, Ed. du Roseau


  • L'art de la méditation, de Matthieu Ricard, Ed. Nil


  • Anticancer, de David Servan-Schreiber, Ed. Robert Laffont


  • Les aliments contre le cancer, Richard Béliveau Ph.D,Ed. Trécarré

mercredi 27 janvier 2010

Du temps enrubanné

Nous avons commencé à déballer, en ce début d’année 2010, la venue de trois cent soixante-cinq jours. Journées colorées de réveils glorieux, pour certains, de détresse pour d’autres. Il y aura au menu des déjeuners en forme de chocolats chauds et œufs bénédictine, sous le reflet givré des assiettes vides à l’adresse voisine. Des milliers d'enfants, au Québec, arrivent à l'école sans avoir eu de quoi manger. Notre misère existe, même si les médias n'en font pas les manchettes.


Certains de nous vivront le renouvellement des saisons avec émerveillement et délice, bien emmitouflés, alors que d’autres se verront privés d’électricité à vingt degrés sous zéro, faute d’avoir pu régler la facture.

On ne peut que dénoncer la pauvreté. On se sent si souvent impuissants et coupables, installés au coin du feu qui crépite, avec la possibilité technologique de «zapper» sur les images terrifiantes de misère, de violence et d’abus de pouvoir. On en discute entre amis, autour d’un verre de rouge, se retrouvant encore plus coincés et culpabilisés. Pourtant, nous sommes un peuple profondément généreux. Les levées de fonds, les téléthons, les campagnes de financement et la mobilisation des groupes d’entraide en font preuve. Toutefois, une pauvreté plus sournoise nous habite, indépendamment de notre compte en banque. Celle du temps. L’art du temps qui donne des ailes pour découvrir des solutions gagnantes.


L’entraide paraît particulièrement complexe parce qu’on est profondément déficitaire de cette denrée précieuse qu’est le temps. Le quotidien est emmagasiné par nos rôles professionnels, familiaux et sociaux de première ligne qu’exige désormais notre siècle et qu'on accepte d'endosser...

Et si changer le monde n’était pas seulement gagner à la loto…

Si on courtisait la vie par des centaines de petits gestes simples mais combien précieux. Offrir à une voisine âgée de faire ses courses et partager un bol fumant de soupe aux légumes, placer un appel téléphonique réconfortant à une amie qui vit un moment difficile, accorder un après-midi de répit à une mère de jeunes enfants. particiciper au club des petits déjeuners.À moins que l’on installe sur notre disque dur de notre attitude, une augmentation légitime de sourires et d’encouragements. Pourrait-on aussi choisir de chérir notre intuition et se mettre à l’agenda afin de reprendre nos forces pour mieux donner.


C’est une timide invitation à occuper une place d’honneur dans notre vie, quelques instants par jour, afin d’être en mesure d’offrir aux gens qui nous entourent ce que l’on est, avec toute la richesse créatrice que cela comporte.

C’est un nouveau plan d’affaires : une carte Time Miles. Une offre exceptionnelle que vous ne pourrez refuser. Elle est gratuite et ses intérêts croissent en notre faveur. Vous pouvez vous inscrire immédiatement. Satisfaction garantie.

Donner pour donner, c'est la seule façon d'aimer. Ce n'est pas juste les paroles d'une chanson.

mardi 26 janvier 2010

Clafoutis de Janvier

La météo a littéralement perdu le nord. Pour un 25 janvier, c'est quand même étrange cette flotte. Un peu comme si pendant un concert de l'orchestre symphonique, un air de country s'immiscait dans le spectacle. Ça détonne, c'est le moins qu'on puisse dire. Mais notre pays est ainsi fait, et il nous habilite à s'adapter aux changements, à devenir créatifs. Un peuple de génie, nous détenons!


Ma journée ressemble à la météo, digne d'une pub de thé Salada. Vous souvenez-vous de cette publicité télévisée où, assise sur son fauteuil, la femme était béate de bonheur devant les catastrophes qui s'agitaient autour d'elle, car elle buvait son thé Salada. Je me demande encore ce qu'on avait mis dans son thé, mais je suis certaine que son air zen ne provenait pas de cette boisson infecte,  honte suprême du Thé.

Je vous déroule ma journée -style pub Salada-, live.
Je me suis levée en retard. Mon fils a raté sa journée de ski avec l'école, bien entendu parce qu'il ne fait pas de ski nautique mais bien du snow board. Ce sera donc les pirouettes pour gérer le temps passé à l'ordinateur. J'ai débuté mon petit déjeuner en cassant une tasse, les yeux fermés, cherchant désespérément le thé chaud, si réconfortant le matin. Après, je me suis précipité dans la douche, pour constater qu'il n'y avait plus d'eau chaude. Le festival téléphonique des plombiers a débuté, question de rétablir la chose. Il n'y avait rien à craindre, la garantie stipulait qu'on viendrait à notre secours. Mais ce n'est pas aussi simple. Les journées Salada ont plus d'un fantaisie dans leur sac. En retournant mon livre à la bibliothèque, dans la trappe prévue pour les dépôts avant les heures d'ouverture, j'ai jeté cette dite facture- que j'avais inséré dans le livre- pour la protéger de la pluie, devant aller au centre de plomberie prendre toutes les informations. En sortant du centre de plomberie, j'ai fait un vol plané sur le cristallin sol glacé, mais ressortie indemme.
La route pour me rendre chez mon dentiste à Longueil aurait été plus praticable si j'avais bénéficié d'un canot pneumatique, mais bon. C'est aussi l'opinion qu'a dû avoir la jeune apprentie au volant -auto école- qui a fait de l'aquaplaning et s'est arrêtée à quelques mètres de ma voiture, pétrifiée. L'éducateur, ou  le copilote, l'agent de bord- je ne sais plus comment on doit les appeler- était livide. Je suis allée la rassurer et détendre l'atmosphère. Le chemin du retour m'avait pris une heure trente, crispée au volant car la visibilité était quasi nulle, la bouche en feu. Bref, tous les ingrédients pour rassurer une autre personne étaient réunis. Car après tout, c'était une journée Salada. À deux pâtés de maison de chez-moi , il était temps que je rentre au bercail.


Je me suis secoué comme une grenouille en entrant dans la maison, j'ai écouté le CD de Joséphine Baker et concoctai un plat réconfortant. Un clafoutis aux poires. La solution rêvée pour égayer une journée pluvieuse de janvier, ou de n'importe lequel des mois de l'année.
Voici la recette.

Ingrédients

4 poires, tranchées
2c.soupe de jus de citron (bio de préférence)
3/4 tasse d'amandes émincées
3/4 tasse de lait
8c.soupe de beurre doux
3 oeufs, légèrement battus
Une pincée de sel
1/2.thé chacun, extrait naturel de vanille et d'amandes
3/4 tasse de farine à pâtisserie
1/2 tasse + 2c.soupe de sucre de canne pur

Préparation
  • Préchauffer le four à 400 degrés et beurrer un plat (10 X 2 po.) allant au four. Étaler les tranches de poires, pommes, poires asiatiques (ce que vous avez dans le frigo) au fond du plat et les enduire de jus de citron.
  • Dans un robot, réduire 1/2 tasse d'amandes en poudre puis ajouter le lait avec 6 c. soupe de beurre, les oeufs, la vanille et l'extrait d'amandes. Dans un autre bol, mélanger la farine avec la demi-tasse de sucre, une pincée de sel. Incorporer les ingrédients liquides aux ingrédients solides et bien mélanger à la spatule. Verser le mélange sur les poires. Saupoudrer le reste du sucre et 1/4 tasse d'amandes en poudre restante, quelques copeaux de beurre sur le dessus du clafoutis.
  • Faire cuire au centre du four une quarantaine de minutes ou jusqu'à ce que la croûte soit bien dorée.
Comme dirait Julia Child, Bon appétit!


lundi 25 janvier 2010

Soldes de janvier

Janvier est le mois des soldes. Toutes de rouges vêtues, les affiches grandeur d’hippopotame nous sollicitent avec leurs rabais.
Je sais pertinemment que la meilleure façon d’économiser est de ne pas aller dans les magasins, mais bon, j’avais promis à ma fille de la conduire au centre commercial pour qu’elle se procure DE TOUTE URGENCE une camisole (en solde) dont elle ne pouvait se passer. Ciel, que porterait-elle lundi matin?


Je me promenais, donc, – je dérapais, plutôt, dû à la vitesse à laquelle je marche- dans les allées, envoûtée sous le joug de la publicité qui me harponnait avec des offres que je ne pouvais refuser.
50% de rabais supplémentaire au 50% déjà réduit (un peu plus et on me paye pour obtenir les vêtements nécessaires à une garde-robe de rêve).

Et c’est là, plantée devant la vitrine, envoûtée devant tant de promesses de beauté, que mes circuits neuronaux ont détraqué. Lorsque la biochimie du cerveau est altérée, comme dans les cas de solde, tout notre système est en état d’alerte, animé par des comportements compulsifs, l’adénosine -un neuromodulateur du système nerveux central- agissant sur nos récepteurs cellulaires. Ce qui se  produit dans le corps est alors spectaculaire (effet non démontré dans l'exposition Bodies). Une montée d’adrénaline se fait sentir : palpitations, difficulté à respirer, hyperventilation. Comme si on venait d’ingurgiter quatre espressos double d’affilée. Notre jugement est expulsé de la zone d’achat. La carte de crédit en profite pour offrir toutes les tentations. La sensation de perte de contrôle devient inévitable. Le mot d’ordre des circuits neuronaux brouillés est, on ne peut passer à côté de cette opportunité.

Je ne sais quel ange était présent, mais j’ai eu le réflexe de regarder autour de moi. J'ai constaté, avec effroi, les yeux exorbités de la gent féminine, le regard hagard de la gent masculine qui l’accompagnait, et le line-up à la caisse. J’ai inspiré profondément, ce qui a permis le début du sevrage de dopamine. Me suis demandé si j'en avais vraiment besoin. Et je vous jure, j’ai entendu dans ma tête, la chanson Résiste de France Gall.

Si tu réalises que la vie n’est pas là, résiste.
Tant de libertés pour si peu de bonheur, est-ce que ça vaut la peine, résiste.
Si tu réalises que le soir tu te couches sans aucun rêve en toi, résiste.
Ce monde n’est pas le tien, viens,
Bats-toi, signe et persiste


Résiste
Prouve que tu existes, résiste.
Danse pour le début du monde
Danse pour tous les milliers de cœur qui ont droit au bonheur

J’adore cette chanson (entendre sur You Tube).
Je me suis mise à chanter, à danser –discrètement, pour ne pas faire honte à ma fille-. Je me suis précipité chez THÉS DAVID me procurer du thé vert, pivoine des neiges, au prix d’une camisole de soie à 1000%de réduction–complètement inutile pour écrire chez soi, en plein hiver de surcroît- , et j’ai foutu le camp vers la maison.
J’ai dégusté ce divin nectar, une fois installée sur mon canapé auprès de mes amours. J’ai retrouvé mon aplomb. L’aplomb nécessaire de janvier qui réclame de mettre le focus sur ce qui est essentiel à la réalisation de notre rêve, projet, aspiration.


Focus.
Action.
Quel geste je pose aujourd’hui qui contribuera à la réalisation de mon rêve? Ai-je initié une conversation, une recherche sur le Web, une lecture, ou encore décrit de façon plus explicite ce projet, avec les étapes et exigences nécessaires? Ai-je médité? Fais ma marche quotidienne?

Si oui, la réalisation est en route. Je suis sur la bonne voie.
Vive les soldes de janvier!

À lire: La force du focus, de Jack Canfield
À sentir: l'huile essentielle de mandarine rouge
À écouter et à danser: Résiste, de France Gall
  

vendredi 22 janvier 2010

Même le houx n'est pas aussi vert

Je suis abonnée au Jardin des anges, et je reçois à la maison chaque vendredi un panier de fruits et de légumes biologiques. C'est un plaisir, un bonheur, une fierté, et je suis débordante de gratitude d'être aussi privilégiée. Chaque fois que je croque dans cette féérie de couleurs et de vitamines, je jubile.



À partir de ces provisions, je concocte un élixir de vitalité. Chaque arrivage m'inspire de nouveaux plats cuisinés. Puisque nous sommes en janvier, que le frisson s'immisce jusque dans nos cellules, j'ai élaboré une théorie hivernale: les potages comme thérapie -mis à part le thé-. Rien ne réconforte mieux qu'un amalgame de légumes qui "se mijote" de fines herbes et d'épices. Gorgés de vitamines et de minéraux, nous sommes enclins à affronter les pires journées de janvier.
Aujourd'hui, mes enfants sont en journée de congé pédagogique. Sont-ils à convoiter leur cervelle en étudiant la science et ses procédés biochimiques? Leurs mathématiques? Seraient-ils à ranger leur chambre et à classer les objets non identifiés gisant sur le sol de leur chambre? Non. Bien sûr que non. Ils dorment...

J'en profite pour choisir ma musique. Ce matin, puisqu'il fait un froid de canard, je choisis Buena vista social club pour me réchauffer, et Chan Chan au chaudron! Ça embaume la maison et cette odeur m'accueillera au retour de ma sortie de thé avec Richard et Benoît.

Voici ma réééééééécette de potage de kale et pomme.

Ingrédients
1 botte de kale coupée en lanières
1 botte de bettes à carde (enlever la tige coriace) coupée
1 oignon émincé
1 carotte
2 bulbes d'ail
1 pomme évidée et émincée
1 litre de bouillon de poulet bio
1 c. thé de chacun: cari, cumin, curcuma
sel rose et poivre moulu
huile d'olive

Faire chauffer l'huile d'olive. Faire sauter l'oignon et l'ail jusqu'à transparence. Intégrer les épices et bien mélanger. Ensuite, ajouter les légumes et le bouillon, jusqu'à l'ébullition. Faire mijoter environ une vingtaine de minutes, en introduisant les morceaux de pommes quelques minutes avant la fin.
Passer au mélangeur.

C'est un pur délice. Plus vert que nature. Même le houx n'est pas aussi vert... Et devinez quoi? Mon fils ne voudra peut-être pas y goûter, grimaçant devant cette verdure. Décidément, Popeye n'a plus la cote. N'allez pas croire qu'il est capricieux. C'est plutôt que son menu de choix est composé de pizza, pépites de poulet, frites, et pasta. Nous raffolons des pâtes, mais quand même...

Toutefois, j'ai un plan. Nous trouverons un terrain d'entente. C'est un pro de la négociation, j'ai donc appris de lui. (Quand l'élève dépasse le maître). Puisqu'il carbure aux croustilles, et qu'il a la permission d'en consommer seulement le week end, et que nous sommes vendredi, padam!!!!!! Je décrète, en toute démocratie, avec l'accent emprunté à nos racines grégaires: Pour obtenir croustilles, toi membre de la tribu, prendre d'abord potion magique, sinon, te servir bête féroce fraîchement chassée. (imaginons du foie de veau). Sans croustilles et sans feu de joie ( entendre X box).
Et là nous allons rire comme des fous. C'est l'approche joyeuse de la récompense. Il aime les trempettes et les tortillas, et je crois que ce genre de repas -ancêtre des tapas- lui donne l'impression d'être en camping autour du feu. C'est le souper de la semaine qui s'articule autour du thème "grignotage". Du fromage, salade de couscous, tapenade d'olives. Accompagné d'un bon verre de rouge, et d'un pain maison, c'est un festin qui souhaite la bienvenue au week end.

Au menu des activités, je vais tenter de retrouver mon Word et Antidote. Et magasiner un batteur sur socle- rouge-. Et cuisiner full max.


jeudi 21 janvier 2010

En voyage chez mon dentiste

J'ai rendez-vous chez mon dentiste aujourd'hui. C'est rarement le genre de rendez-vous qu'on espère, mais plutôt celui qu'on anticipe, même chez le meilleur des dentistes. Et j'ai, évidemment, LE meilleur. Au-delà de sa vertigineuse compétence, sa voix hypnotique fait des miracles pour la détente. Je vous épargne les détails, mais pour tout dire, je suis "dentistophobe". Le bruit machiavélique de la turbine me hérisse les poils, me donne la chair de poule, j'ai des sueurs froides, et lorsque je deviens verte, on me supplie de respirer.

On a essayé la musicothérapie avec des comédies musicales à tue-tête dans mon MP3, expérimenté Mozart -qui a quand même fait ses preuves- , du rock, jusqu'à sélectionner en boucle Georgia, de Billie Holiday. Même Michael Bublé n'est venu à bout de cette irrationnelle tension. J'ai testé l'effet des granules homéopathiques pour contrer les chocs, la visualisation en huit étapes d'une plage de sable blanc, la doudou pour m'épargner  l'hypothermie. Malgré ce cocktail de solutions, j'avais des spasmes dans le dos pendant les jours suivants. Rien, rien de rien, n'avait fonctionné. Jusqu'à ce que MON dentiste y aille de sa griffe. La griffe Guy Duquet.

Il m'a proposé d'associer le bruit de la turbine à un autre "son" que j'adore, celui d'un avion qui met son moteur en marche, et surtout, le grondement guttural de sa puissance maximale qui nous fait décoller du sol. Là, c'est le nirvana. À cet instant précis, malgré le nombre de fois où j'ai pris l'avion, je remercie le ciel - et mes parents- d'être née à mon époque. Nous sommes donc avec cette association turbine-avion-évasion-découverte-bonheur avec un grand B.


Et nous avons joué le jeu de A à Z. Il m'a fait choisir ma destination, Cayo Largo, petite île paradisiaque au sud de Cuba. J'ai déposé mes bagages dans le casier au-dessus de mon siège, attaché ma ceinture. Les moteurs se sont mis en marche. J'écoutais Louis Armstrong, What a wonderful world, pendant qu'on me servait un bon verre de rouge. (Nous avons créé la compagnie aérienne à notre image, tout de même!)
Le pilote me parlait de l'altitude, du confort luxueux de ce nouveau modèle d'avion, de la température à venir, de la volupté de l'eau turquoise - nous avons installé une piscine d'eau de mer dans la cabine- qui éclaboussait délicatement mon visage.

J'étais littéralement ailleurs que sur la chaise. Miraculeusement, mes symtômes sont demeurés au sol. Le temps a filé, et la besogne artistiquement achevée, j'ai  finalement ri en discutant de la prochaine destination. Puisque trois rendez-vous sont prévus en janvier, cela me permet de revoir ma carte de voyages rêvés.

Aujourd'hui, j'embarquerai sur le vol $$$192 à destination des Îles Canaries. Je réserve l'île Maurice, Bora Bora ou les îles Galapagos pour une intervention plus longue. Je navigue donc sur le Web afin d'être envoûtée du lieu et   préparer mes bagages en conséquence... Il est à noter que les brosses à dents sont fournies.

J'apporterai l'essentiel:  Les piliers de la terre, de Ken Follet,  Le cerche littéraire des amateurs d'éplucheurs de patates, de Shaffer&Barrows et, La bibliothèque, la nuit, de Alberto Manguel. J'oubliais. Il me faut absolument un polar pour le temps du vol. Donna Leon sera parfaite: Le prix de la chair et Mort en terre étrangère. Pour l'aller et le retour.
Je sais, j'exagère un peu, mais je ne peux partir en voyage sans la hantise de manquer de bouquins. Ce serait comme manquer d'air. En plus, il n'y a pas de surtaxe pour le poids dans cette compagnie.

De toute façon, je songe même à devenir actionnaire de la compagnie. Bon vol!

mercredi 20 janvier 2010

Notre parcelle d'humanité

Je tremble d'impuissance devant les séismes. En Haïti, la nature se déchaîne et c'est affolant. Mais ciel, que leur restera-t-il? La mobilisation de milliers de personnes qui portent secours nous touchent profondément.Serait-ce une porte ouverte à l'entraide internationale? J'aime cette pensée...

Pendant ce temps, ici, dans notre pays d'abondance et de confort, la bêtise humaine fait écho sur nos patinoires. Le coup de coude, quasi meutrier, du joueur de hockey Patrice Cormier, fait bouillir de colère. Sommes-nous conscients que tolérer cette violence gratuite, et/ou  diminuer la portée de ce geste - voire les propos atténuants de certains journalistes sportifs-, ç'est endosser ce geste? Quelque part, aurions-nous intériorisé la violence à un point tel qu'il va falloir légiférer le jeu, afin de sauver la vie de nos enfants qui veulent s'amuser avec des rondelles ou des ballons? L'article de Yves Boisvert, dans La Presse d'aujourd'hui, est saisissant de lucidité.
Parfois, question d'essayer de trouver du sens, je me dis que la planète réagit à nos propres guerres et séismes intérieurs. Au belvédère des médias, on retrouve sur la page Web de Sympatico, tout juste à côté de la tragédie de Haïti, en même lettrage et même taille de police, de grandes nouvelles éloquentes:  Jessica Alba aime ses vergetures; La Mazda 2 fait son entrée à Montréal; et la question du jour, Prévoyez-vous aller faire un tour au Salon de l'auto de Montréal qui se déroule du 15 au 24 janvier 2010?  En prime, on nous propose un menu antidéprime pour mois difficile...

Je transpire devant l'absurdité. Non, je n'ai pas envie d'aller au Salon de l'auto.Je me fous des vergetures des vedettes. Et je n'ai surtout pas envie que mes fils jouent au hockey ni que ma fille danse autour d'un poteau.
Je sais qu'on a pas toujours le plein contrôle sur les événements. Je sais que la Vie a plus d'imagination qu'on ne peut l'imaginer. Je sais qu'on n'est pas toujours en mesure de trouver un sens aux drames humains.
Mais chacun est tout de même responsable de sa parcelle d'humanité. Notre quotidien est semé d'occasions de devenir la meilleure version de soi-même. Nous sommes parent, conjoint, voisin, citoyen. Les gestes de bonté sont à notre portée, même si l'on ne peut se rendre en Haïti pour aider.

Alain, toi qui est dépêché par l'ONU pour secourir en Haïti, qui dort à la belle étoile, tu es déjà affranchi de ta parcelle d'humanité.Toutes mes pensées de paix, de compassion et de valeurs altuistes sont dirigées vers toi et vers nos soeurs et frères là-bas.

Et pourquoi pas envoyer nos joueurs de hockey se battrent contre les décombres des secousses sismiques et panser les blessures. Là, j'y verrais du sens.

mardi 19 janvier 2010

La grâce de janvier


Ce matin, j'ai tellement d'idées en tête que je n'arrive pas à me centrer, à focaliser sur une tâche et à m'organiser de façon efficace. J'ai mis sur le réchaud une théière de oolong de formose, quoique mon choix se serait plutôt porté sur du thé blanc, Bo cha Karigane, si j'avais été à deux pas de mon marchand de thé. Du thé blanc, comme cette neige duveteuse qui ressemble à du sucre à glacer sur notre pays mal isolé. Hier, je verglassais de stress sur la route, avec grésil et dérapage comme fond d'écran. Aujourd'hui, les gros flocons, inspirants à souhait, qui invite à rentrer chez soi. Littéralement. Ce paysage de carte postale me fait toujours cet effet. Rentrer chez soi. Entendre l'appel lorsque tout semble s'agiter. Remettre les priorités en tête de liste. Biffer les fausses urgences. Ne pas rompre la promesse de répondre à la faim de l'âme.

J'écoute alors Glenn Gould, piano enchanteur et variations Goldberg, qui m'emporte dans un espace d'écrivaines qui ont déterminé le sens de ma vie.


Je passe quelques instants avec Simone de Beauvoir. J'aimerais être assise à ses côtés, au café de Flore, et lui partager à quel point Mémoires d'une jeune fille rangée et Le deuxième sexe ont fait de moi une aspirante écrivaine, et que plus jamais ce désir ne quitterait ma vie. Et Carnets de jeunesse, où je suis plongée présentement, me fait découvrir la route qui l'a mené à elle-même.
Près de moi, il y a aussi Doris Lessing, avec le Carnet d'or et Les enfants de la violence. Des histoires à couper le souffle, plus puissantes que le roman en soi. Je suis stratifiée d'elle. Marguerite Duras, plus grande que nature, se présente à moi à des intervalles cadencées. Virginia Woolf, Anaïs Nin. En plus de vos créations littéraires, vos journaux intimes ont permis d'étancher notre soif d'écrire notre parcours, d'être là pour soi lorsque la vie déraille. Savez-vous, du haut du ciel, à quel point vous avez rendu nos vies plus odorantes, plus pétillantes? Vous avez offert plus de raisons à nos yeux de briller, à nos papilles gustatives de déguster des tas de cappucino, et à notre identité de s'affranchir. Et vous, miss Potter, vous avez frayé un chemin pour qu'on prenne notre place dans le Monde. Lorsque les exigences sociales envahissent notre territoire sacré, c'est Clarissa Pinkola Estés qui est là. Ces contes, sa connaissance de la Femme, la glorieuse, nous souffle assez d'énergie pour prendre une bouffée d'air et poursuivre notre chemin. C'est elle qui invite à rentrer chez soi, à ne pas se laisser dénaturer, à refuser le harnais qui empêche de se propulser dans la vie. Elle nous honore de nourrir notre vie créatrice, de découvrir notre vraie bande. Dans Femmes qui courent avec les loups, vous m'avez appris à contacter mon intuition, messagère de l'âme, et à faire confiance. À chaque fois où je me suis égarée, vous étiez là pour me rappeler que le choix doit venir d'une faim de l'âme, que pour acquérir force et agilité, je peux me rendre au bord de la mer et laisser tomber la question pour un temps.
Mais qui serais-je sans vous, grandes dames? Christiane Singer, avec Éloge du mariage, de l'engagement et autres folies, j'ai souvenir de grands éclats de bonheur et d'avoir accepté de danser l'union avec ses risques et périls. Et ce titre, que j'ai agrafé un peu partout, Où cours-tu? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi? a dû me sauver de quelques intempéries.
Mesdames, je suis débordante de gratitude.
J'ai encore besoin de vous. J'ai encore des questions, j'ai encore des moments d'ombre.
Je suis prête. Je peux désormais entendre ce que vous vouliez me dire. Je suis sur le belvédère de mes aspirations, au jardin des semences. C'est janvier. C'est la période des épousailles avec notre vie, avec ce qu'on souhaite profondément. Et j'aimerais vraiment vous inviter à ma table. Peut-être serai-je accompagnée de Julie&Julia, de Josée, ou du moins, j'en serai dignement inspirée. Ce sera un festin. Un festin d'écrivaines. C'est la grâce que je me souhaite.

vendredi 15 janvier 2010

Maman, ta "Bescherelle" est tellement bonne...



Un de mes fils, celui qui a fait du ménage dans mon ordinateur, joue et transforme les mots depuis qu'il est petit. A deux ans, à quatre ans, à six ans, c'est normal, les enfants s'y adonnent pour notre plus grand sourire issu des factures de notre dentiste. Mais en vieillissant, les mots et les phrases forment de plus en plus un discours étoffé, avec un vocabulaire explicite(excluant toutefois la période de l'adolescence). Mon fils, lui, poursuit sa création de mots, en intervertissant syllabes, ou sons, ou en faisant des liens qui nous amusent.


Au petit déjeuner, je cherchais frénétiquement dans mes livres de rééééécettes ce que je concocterais pour le souper. Comme toutes les mères détraquées au regard du Guide alimentaire canadien, s'adonner aux contorsions du Cirque du soleil afin de faire bouffer des légumes, des protéines, (et faire semblant qu'il ne reste plus de brioches bourrées de sucre), est une activité quotidienne. Tri quotidienne. Il m'a alors regardé du haut de ses grands yeux bleus, et m'a déclaré solennellement: "Maman, ta Bescherelle est tellement bonne avec des nouiiiiiiiiiiiiilles". Il a fallu quelques secondes à mon cerveau pour mettre en fonction mon logiciel de traduction.

-Veux-tu dire, une sauce béchamel???

-Ah, oui, c'est ça.

Le syndrome de la béchamel consiste à camoufler ce que l'ado répugne à ingérer, c'est-à-dire ce qui contribue à nourrir son excroissance. Tout ce qui vient du règne marin, tout ce qui est vert, ce qui exige un couteau et une fourchette, et d'emblée ce qui contient des vitamines et minéraux. L'idée même de nous voir planifier un repas semble les stresser. Comme s'il y avait un risque d'offusquer le rituel démoniaque de la farine blanche, dénaturée, qui se conserve un siècle dans l'armoire. J'entends déjà des voix - même d'ordre diététique- m'assurer qu'il y a beaucoup de fibres dans le pain Smart!!! Je ne saurais nommer les cent vingt-trois produits de conservation contenus dans cette chose -qu'on appelle pain-, mais je vous assure que j'ai des chances d'expirer avant lui. C'est peu dire!


Alors, j'ai mis dans le lecteur un CD de Nat King Cole. (J'aurais voulu faire comme Julia et mettre un collier de perles, mais je n'en possède pas. Je me suis dit, que, de toute façon, je ressemble plus à Josée Di Stasio, mes amis le disent). J'ai haché poireaux, échalotes et ail. À mon huile d'olive- ma religion- le les ai honorés. J'ai ajouté du cari, du sel rose et un mélange de trois poivres moulus. Ensuite, la farine de riz, le lait et mon bouillon de poulet bio. Fait cuire le saumon sous le charme du Garam Masala, qui viendra s'épandre ultérieurement dans la Bescherelle. Il ne reste qu'à faire cuire des pâtes de maïs. En accompagnement, et c'est non négociable, des haricots verts...

Et demain, tout recommencera. Ça s'appelle un forfait de famille.

Le ménage de Janvier

J'ai perdu mon Word. Word, le logiciel, celui qui nous permet d'écrire. Et Antidote, le logiciel, celui qui nous permet de corriger ce qu'on vient d'écrire, lorsqu'on a un logiciel pour le texte.


Mon fils considérait que j'avais beaucoup trop de dossiers - inutiles- alors il a fait du ménage. Il a téléchargé un programme, CCleaner, et en un ou deux clics, une kyrielle de petits icônes se sont volatilisés. Et moi, frénétique du ménage, surtout en début de saison, encore plus hystérique après les festivités de Nouuël, j'ai jubilé devant cet allègement de dossiers. L'ai remercié. Littéralement.


Il faut dire que j'étais dans un état second. Je venais de terminer une opération "vente trottoir",-du genre à mettre au trottoir des sacs à donner, à jeter, à récupérer- grâce aux vestiges trouvés dans les garde-robes des chambres d'enfants. Archéologue dans ma maternité, j'ai retrouvé des objets portés disparus, des vêtements abandonnés -devenus trop petits-, des jeux, films, CD COMPLÈTEMENT OUT. Des bas orphelins, des collations expirées.


J'étais abasourdie devant ces ruines, complètement épuisée. J'avais l'air de revenir d'un vol de nuit sur Air Transat. Je n'ai donc pas eu la vigilance, ou le temps, de voir la magie des icônes de mon tableau de bord faire son oeuvre.


Dans un moment comme celui-là, typique à une vie de famille, je bois du thé. J'en suis à ma quatrième tasse, ce matin. J'observe discrètement du coin de l'oeil mon ordi, au cas où une fée informatique surgirait des vapeurs de la bergamote et ferait apparaître les logiciels disparus. Les cellules emmitouflées de théine, j'égrène mes résolutions de janvier: marcher, méditer, faire du yoga, lire Carnets de jeunesse de Simone de Beauvoir. Heureusement, c'est vendredi. D'autres enfants de mon "forfait famille" viendront à mon secours, de sorte que je trouverai une solution. Et je goûterai le plaisir ultime, vous écrire.

mercredi 13 janvier 2010

Scénario de janvier

Le portefeuille à sec et le foie gorgé d'alcool, de sucre et de canapés, voilà le ventre bien garni et l'énergie enfouie sous la neige. Janvier est le mois des résolutions, qui, bien souvent, ne tiennent pas la route. Ce sont les "il faudrait", "je dois", qui dominent la scène.

Cette fois, en 2010, nous tenterons de répondre un peu plus à nos aspirations. Nous tendrons vers la meilleure version de nous-mêmes. Comme si l'on mettait nos projets et nos rêves à découvert. Puisque c'est le mois des nouveaux départs, nous ferons la promesse de prendre soin de soi, donc de consacrer quelques minutes par jour à ce qui nous tient le plus à coeur.

Aujourd'hui, je mets sur papier un projet qui traîne dans un coin du cerveau, du coeur et de l'âme. On entend parfois sa voix par le biais d'une chanson, en savourant un thé fumant, en voyant une image...
C'est à cela qu'on porte notre attention aujourd'hui. Comme l'archéologue, on fouille, on découvre, on répertorie, et les trésors amassés donneront du sens à notre quête d'authenticité.

C'est le début d'un temps nouveau. C'est le temps de rentrer chez soi.

Allons prendre une bouffée d'air, à plein poumons, pour déguster ensuite un thé à la bergamote ou un capuccino. La vie est courte et il n'y a pas de garantie prolongée. C'est la promotion du jour. Se mettre à l'agenda. Prise 1.

Scénario de Janvier

J'écris ce premier billet. C'est janvier. Je vivrai le calendrier selon les humeurs, les événements, les aspirations qui m'habitent. Un livre coup de coeur, un plat réconfortant, une réflexion qui fera faire un pas en avant. Peu importe le prétexte, je suis prête à tout pour que la vie soit plus confortable et nous pousse à se réaliser, à déterrer nos rêves enfouis sous le poids des "ce n'est pas possible". J'ajouterai des mots énergiques au vocabulaire, de ceux qui allument l'étincelle du vivant, qui ouvre sur un espace permis. Oui, nous y avons droit .

mardi 12 janvier 2010

Petites bottes rouges et bols de bambou


J'ai toujours aimé le rouge. La passion, le feu, la nature qui s'éclate à chaque saison. Le rouge, on ne peut l'ignorer, s'y méprendre comme le gris, le blanc, ou pire, les tonalités du vert. Si on a coloré rouge, c'est trop tard pour reculer ou se camoufler derrière le doute. On est exposée, point à la ligne.



Je me souviens très bien d'avoir reçu par la poste, toute petite, un gros colis. J'étais envoûtée comme une princesse sous une couronne diamantée. Mes doigts arrivaient difficilement à défaire l'emballage, la fébrilité au zénith. C'était une mignonne paire de petites bottes rouges pour aller sous la pluie. Quoi de plus fantastique que, lorsque le temps est maussade, être chaussée de rouge. Mon père, capitaine de navire, qui semblait être à l'autre bout du monde, les avait dénichées juste pour moi. J'étais au paradis, -quoiqu'on imagine le paradis dans les teintes bleu ciel et de blanc spongieux ouaté - je crois que ma passion du rouge est née ce jour-là.



Qu'est-ce qui a réanimé ce souvenir? Mon amie Édith, amie d'enfance, m'a offert le week end dernier, de magnifiques bols de bambou, rouge écarlate. Je les regarde, les admire, les renifle presque. Depuis, je cuisine des plats qui leur font honneur. Un risotto à la courge et au parmesan, des pâtes de maïs aux courgettes et tomates séchées, un riz basmati confetti aux lentilles rouges et olives. Un pur délice.



Ce sont ces étincelles du quotidien qui me rendent heureuse. Quelques secondes de souvenir, et me voilà réfugiée derrière les bontés du monde. J'écris, je nourris les miens, je lis Christian Bobin. Et me voilà devant vous à oser dire.